PVT Canada : Bilan après un an à Montréal
Que le temps passe vite ! Cela fait maintenant un peu plus d’un an que je suis arrivée aux douanes canadiennes pour faire valider mon PVT Canada, à la fois excitée par cette nouvelle aventure, et angoissée à l’idée d’avoir oublié un document. Un an que je vis à Montréal, un an qui m’a permis de découvrir l’hiver puis l’été québécois, mais aussi pas mal d’émotions…
Soyons honnête, je ne sais pas comment coucher sur le papier tout ce que j’ai pu vivre en une année : faut-il faire un récit chronologique, se concentrer sur les grands axes (adaptation, social, travail ?) ou plutôt opposer les aspects positifs et négatifs ? Entre mon envie de vous donner des faits et des conseils pratiques, et mon envie de partir dans l’émotionnel, ce billet de blog sur ma première année de PVT Canada risque d’être intense.
Le premier mois à Montréal, entre excitation et galères
Ce PVT, ou Programme Vacances Travail, ce n’est pas ma première expérience d’expatriation. Avant de traverser l’Atlantique, j’avais traversé la Manche pour vivre 14 mois à Londres. Je savais donc plus ou moins à quoi m’attendre, même si niveau distance, ces deux expatriations ne sont clairement pas comparables.
Mes 52 kilos (!) de bagages et moi, nous avons donc débarqué à Montréal avec confiance. J’ai la chance de connaître quelques personnes à Montréal, ce qui m’a permis, dès le premier soir, de retrouver un visage familier, et dans le mois qui a suivi, de pouvoir entreposer ma valise la plus volumineuse, afin de ne garder que l’essentiel pour mon séjour à l’auberge de jeunesse.
Mon but était de passer une à deux semaines à l’auberge afin de trouver une colocation à Montréal. Que j’étais naïve ! Je ne sais pas si mon timing était mauvais (j’ai commencé mes recherches le 30 août, alors que la plupart des colocations ont trouvé leur coloc pour le 1er septembre) ou si je visais les mauvaises colocations (des étudiants, alors que je suis dans le monde du travail depuis 5 ans), mais j’ai mis très longtemps pour trouver une colocation.
Ouvrir un compte bancaire ? Choisir un abonnement téléphonique ? Avoir son NAS (un numéro essentiel pour travailler) ? Tout a été réglé en trois jours… Mais j’ai mis un long mois (et plusieurs Airbnb) avant de trouver une colocation temporaire de trois semaines ! Spoiler alert, c’est cette colocation qui a fait basculer mon PVT Canada…
Trouver un travail à Montréal, ma deuxième galère
Tandis que certains PVTistes décident de faire un tour du Canada pendant la majorité de leur visa, j’ai décidé de m’installer durablement à Montréal et de trouver un travail dans ma branche (le journalisme et la rédaction web). Mais avant de me lancer dans les recherches, je voulais absolument trouver une colocation : chaque chose en son temps, non ?
Après un mois de recherche, j’ai finalement trouvé une colocation temporaire de trois semaines, qui m’a permis de rencontrer mes amis les plus proches à Montréal (des Français, oui et alors ?) et de pouvoir souffler le temps d’un week-end à New York pour voir une de mes meilleures amies. Et c’est pendant le covoiturage que j’ai rencontré ma future colocataire. Comme quoi, parfois, tout se débloque en quelques jours !
J’ai donc pu commencer à chercher du travail, ce qui veut dire faire un tour des employeurs médias de Montréal, essayer de refaire son CV « à la québécoise », envoyer lettres de présentation sur lettres de présentation…sans réponses. Au Québec, il est essentiel de faire du « réseautage » et la rumeur veut que la plupart des offres se fassent par le bouche-à-oreille et non en ligne. Vrai ou non, toujours est-il qu’avant de trouver dans ma branche, j’ai travaillé quelques mois à La Baie d’Hudson, en tant que caissière.
Une façon de pouvoir payer son loyer (surtout qu’entre temps, j’ai emménagé avec mon chéri rencontré à Montréal fin 2016), mais aussi de se faire des connaissances québécoises ! J’ai également commencé à faire du bénévolat au Courrier de la Maison des Enfants, où je répondais à des dessins ou de gentilles lettres. Le bénévolat, c’est vraiment un bon moyen de s’intégrer à la vie québécoise, surtout qu’il y a du bénévolat dans plein de secteurs différents.
La délivrance, après plus de 6 mois à Montréal
C’est finalement après avoir démissionné de ce travail alimentaire que mi-avril, j’ai trouvé du travail dans ma branche, en tant que rédactrice web d’un gros groupe québécois. Et là où j’ai encore rencontré de très gentils collègues québécois !
Après cette étape, les 6 derniers mois sont passés à toute vitesse. J’ai enfin commencé à explorer un peu les alentours (avec une randonnée au Mont Washington, trois jours à Tadoussac), j’ai testé plusieurs activités à Montréal (dont un saut en parachute), les amis et la famille sont venus me rendre visite (les coquins ont attendu la fin de l’hiver) et j’ai enfin pu réfléchir à la prochaine étape : la RP ou Résidence Permanente ! Qui s’annonce, sans surprise, galère aussi !
Maintenant que je suis bien installée et que je regarde en arrière, je me dis que mes soi-disant galères ne sont aujourd’hui que des anecdotes que je peux raconter avec le sourire. Et je me rends surtout compte qu’un an, c’est beaucoup trop court pour découvrir une province (et encore moins un pays) : heureusement que le PVT Canada est passé à deux ans ! (Je m’excuse auprès de mes compatriotes belges, qui n’ont qu’un an)
Je me rends aussi compte qu’en se créant une nouvelle vie dans un pays, on laisse forcément s’échapper quelques miettes de sa vie d’avant. Et si la plupart du temps, on est trop occupé pour y penser, il y a toujours un moment où on réalise qu’on rate beaucoup de choses : le nouveau travail d’une amie, la naissance d’un bébé, les projets de la famille, etc… C’est inévitable, mais c’est surtout un sujet complexe, qui mériterait un article à lui tout seul !
Mes conseils aux futurs PVTistes
- Ne vous mettez pas trop la pression. Personnellement, j’ai vraiment vécu comme un échec de ne trouver une colocation qu’après un mois de recherche, et j’ai aussi très mal vécu ma galère de recherche d’emploi. Ce n’est qu’il y a quelques jours, après une réunion à la CITIM pour en apprendre plus sur les visas, que j’ai réalisé que l’expatriation à Montréal n’est pas si rose et facile que ça. Selon la personne qui dirigeait la réunion, il faut entre 4 et 6 mois pour trouver du travail dans sa branche. Certes, ça ne concerne pas tous les corps de métiers et les développeurs et ingénieurs en informatique devraient avoir moins de mal. Mais tout de même, ça rassure ! En fait, il y a tellement de bons travailleurs immigrants au Canada (et dans les grandes villes) que les employeurs ont trop de choix pour peu de places.
- Profitez de la période « lune de miel ». Toujours d’après cette intervenante, il y a une période de deux ou trois mois, ou tout paraît parfait et merveilleux. Et c’est vrai ! Vous découvrez la ville, la gastronomie, les attractions du coin, et tout paraît possible. Sans pour autant dilapider vos économies, profitez-en et prenez le temps de souffler et d’apprécier cette nouvelle expérience.
- Vivez votre expérience comme vous l’entendez. On reproche souvent aux Français de rester entre eux, mais si c’est comme ça que vous vous sentez bien, continuez ! En venant au Canada, on ne vous demande pas de repenser totalement votre façon de vivre et de vous arracher à vos racines, seulement de savoir vous adapter et de garder l’esprit ouvert. Faites du bénévolat pour rencontrer des Québécois, aller visiter les alentours, gardez un œil sur l’actualité de votre province… Et profitez de votre PVT Canada !
- Ne craignez pas l’hiver. Personnellement, j’adore la neige, donc mon avis est sûrement biaisé. Mais honnêtement, l’hiver 2016 n’a pas été si terrible que ça. Il suffit d’être bien équipé (des bottes d’hiver, un manteau, un bonnet et une écharpe) pour pouvoir faire les trajets du quotidien. En plus, l’hiver à Montréal offre de très beaux ciels bleus, sans aucun nuage, c’est magique ! Sans oublier les activités à faire l’hiver, entre le patin, le ski, les séjours au chalet, les randonnées en skidoo (motoneiges) ou avec des chiens de traîneau.
Évidemment, nous sommes tous différents et nous venons tous au Canada avec des objectifs variés. Chaque expérience de PVT Canada sera donc différente et certaines personnes ne rencontrent aucun obstacle, tandis que pour certains, il sera un peu plus compliqué de s’installer. Mais croyez-moi, cela vaut le coup. Et si c’était à refaire, je ne changerai rien à mon parcours… Après tout, il faut bien faire quelques erreurs pour apprendre !
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